lundi 20 juin 2011

Lettre d'adieu de Gabriel Garcia Marquez

A 83 ans, atteint d'une maladie grave, Gabriel Garcia Marquez a adressé cette lettre d'adieu à ses amis

"Si pour un instant Dieu m'offrait un morceau de vie, je profiterais de ce temps le plus possible …

Je suppose que je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais à tout ce que je dis.

Je donnerais une valeur aux choses, pour ce qu'elles signifient.

Je dormirais peu, je rêverais plus, je crois que chaque minute passée les yeux fermés représentent soixante secondes en moins de lumière.

Je marcherais quand les autres s'arrêtent, je me réveillerais quand les autres dorment.

Je donnerais des ailes à un enfant, mais je le laisserais apprendre à voler seul. J'enseignerais aux vieux que la mort ne vient pas avec l'âge mais avec l'oubli.

J'ai appris tant de choses des hommes …

J'ai appris que tout le monde veut vivre au sommet de la montagne, sans savoir que le véritable bonheur c'est dans la manière de l'escalader.

J'ai appris que quand un nouveau-né serre fort de son petit point, pour la première fois, la main de son père, il le retient pour toujours.

J'ai appris qu'un homme n'a le droit d'en regarder un autre de haut que pour l'aider à se lever.

Dis toujours ce que tu sens, fais ce que tu penses.

Il y a toujours un lendemain, et la vie nous donne une autre occasion de faire bien des choses : mais si jamais je n'ai plus que ce jour, j'aimerais dire à tous ceux que j'aime combien je les aime.

Le lendemain n'est garanti à personne, qu'il soit jeune ou vieux …

Aujourd'hui peut … être le dernier jour où tu vois ceux que tu aimes.

N'attends pas, fais-le aujourd'hui, car, si demain ne vient pas, tu regretteras de n'avoir pas pris le temps d'un sourire, d'une caresse, d'un baiser, trop occupé que tu étais.

Garde près de toi ceux que tu aimes, dis-leur à l'oreille combien tu as besoin d'eux, aime-les et traite-les bien, prends le temps de dire "je regrette", "pardonne-moi, s'il te plaît", "merci", et tous les mots d'amour que tu connais.

Demande au Seigneur la force et la sagesse de les exprimer.

Car personne ne se souviendra de tes pensées secrètes.

Il faut qu'elles soit dites … avant que tout soit consommé …"

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'aime beaucoup cet auteur !
j'avais lu à l'époque son livre "la chronique d'une mort annoncée" super bien écrit !!
ce texte me plait bien, c son style
koikoi