lundi 29 janvier 2007

FACILE

Tu te lèves l'eau se déplie
Au centre de la ville la tête prise dans le vide d'une place
Toujours en train de rire
Ou bien rire ensemble dans les rues
Nous avançons toujours
Au dessous des sommets
Facile est beau sous tes paupières
Nous avons fait la nuit, je tiens ta main, je veille...

mercredi 24 janvier 2007

PUZZLES

Il s'est approché dans le noir de ses yeux, là où la poésie s'arrête à quelques pas, retenant son souffle. Puis, il se retourne; il se glisse de plus en plus bas jusqu'à ce que son visage dans l'ombre de ses reins ressemble aux ailes bleues des fleurs. Il saisit ses cheveux, aussi épais que l'arbre: la flamme vacille sur ses lèvres puis se hisse hors de sa bouche. "Qui est là...?" dit-elle avec la voix de l'idéologie ignifuge. Pas de réponse.
Immobile, le briquet à portée de vue, il se couche sur le tapis d'épines. Lorsque elle avance vers lui, avec des paroles incertaines, la tête inclinée (ses cheveux sombres lui cachaient les yeux et tombaient le long de son buste), il sortit en faisant s'envoler les lettres des derniers mots prononcés.
"Anne...reviens s'il te plaît. Il fait noir dans ma tête...reviens...Anne!"
Le même appel au même moment retentit entre les murs de la maison, elle n'entendit que les premiers échos qui résonnèrent comme la première fois dans sa tête, comme si elle ne le reconnaissait plus, comme si l'eau avait séché dans ses bras, et, sans parler, mais hurlant du fond de ses entrailles qu'elle l'aimait, cependant que l'odeur de ses cheveux, un peu humides, lui aveuglaient les yeux.
"Tu as peur" dit-il tenant son coeur prêt à le sacrifier sur l'autel de ses lèvres.
Un hibou s'envola, quelques oiseaux de feu crépitaient de branche en branche mais ne touchaient jamais le sol jonché de pleurs. Puis ils volèrent et se séparèrent.
"Comment es-tu venu sur mes pages? C'est tout ce que je voudrais savoir!"

dimanche 21 janvier 2007

VERTIGES

En bas, le vertige est illusion!

vendredi 19 janvier 2007

TOUT

A l'ombre des paupières closes, le doute s'insinue tel les prémices du printemps aux aurores de mon royaume. Tel les vagues du ricochet, provoquées par le lever de tes yeux, je ne suis qu'éphémère.
Temporaire, telle la note jouée par le silence de tes paroles qui ont pris le soin au passage de tout dire. Et qu'est-ce que le tout si ce n'est la lueur que la moitié d'un être croit déceler dans des regards clos!

mardi 2 janvier 2007

MIROIR(S)

La dernière salle d’un département moribond, des épouvantails d’amiante jaunes et flasques crèvent le toit artificiel, exhalent un cancer jaune, qui, libéré, court entrelacer les cerceaux de fumée de nos cigarettes grisonnantes.
Tes mains répondent mal. Je m’inquiète, te pose une question : « comment tu définis notre relation ? » Un caractère de grimaces te bloque la parole, et elles brisent ta volonté, se répètent indéfiniment, les muscles se contractent et se décontractent de leur propre gré et les grimaces deviennent tics.
Ces quelques secondes de grimaces furent éternelles dans leur intensité tragique, ils défièrent l’écoulement chronologique et demeurèrent impassibles dans une mémoire atemporelle.
Cette image me hante, elle m’a montré les démons de tous les temps qui rongent ton être de coton, les vers bizarres qui déchirent ta chair rose, le peu de courage que tu as pour affronter l’ennemi, ta vulnérabilité, tes résignations, ta tristesse de veuve qui s’interdit d’être triste.
J’ai compris enfin que tu es désossée, flasque ainsi que les monstres du toit. Et que tu as peur que tes os repoussent parce que ça fait mal.
J’ai eu pitié de toi, je me suis dit, je veux l’aider, puis-je le faire ? Suis-je à la hauteur d’une telle responsabilité ? Puis-je lui faire cracher tout le pus qui bloque ses poumons ? Car j’aime ses poumons, je veux qu’ils respirent, légers, roses.
Je veux que la lumière de tes yeux défonce cette écluse verte et déborde sur l’espace de vie et d’énergie. Vole, vois, vis.