Post en réponse à l’article de Zohra Abid sur Kapitalis ‘’Le PDP, c’est du costaud’’ daté du 05 Juin 2011
Je tiens, pour commencer, à dire que je ne suis ni une adhérente, ni une sympathisante du PDP. Mon post résulte uniquement d’une indignation ressentie après la lecture de l’article de Madame Abid sur Kapitalis.
Je pense sincèrement que les journalistes, dans une Tunisie post 14 Janvier manquent cruellement de ‘’sens de la démocratie’’. Pourquoi s’acharne-t-on à ‘’démanteler’’ les actions politiques qu’elles émanent de partis ou d’indépendants ? Pourquoi cherche-t-on à ‘’salir’’ toute initiative dans ce sens ?
Nous commençons à peine à assister à l’éclosion d’activités politiques (avant même la date de départ pour les campagnes officielles). Et ce n’est que bon pour nous, citoyens, car cela nous permet de nous familiariser avec des partis politiques dont nous ne connaissons que le nom (et encore vu leur nombre en perpétuelle croissance) et quelques fois les leadeurs ou têtes d’affiches de ces partis.
Nous ne cessons de nous plaindre depuis plus de 23 ans que nous n’avions pas été ‘’initiés’’ aux meetings politiques à cause du régime monopartite qui a régné sur la Tunisie. Mais aujourd’hui, et avec un foisonnement de partis politiques naissants en plus d’anciens partis de tradition, nous nous attaquons aux ‘’formes’’ d’activités de ces derniers.
Quel mal y a-t-il à ce qu’un parti organise des meetings avant le démarrage officiel des campagnes ?
Quel mal y a-t-il que ces mêmes partis, fassent appel à des agents de sécurité sur place ? Sommes-nous à ce point devenus allergiques à toute forme de sécurité ? Cette même sécurité qui, rappelons-le n’a pas pu être observées durant ces derniers mois lors de meetings de différents partis. Notons que l’Etat, et les différents organes de sécurité du pays n’ont pas été capables de ‘’protéger’’ et l’assistance et les organisateurs de ces meetings (exemple de ce qui est arrivés à Kairouan, ou à Sfax) les agents de sécurité privés y arrivent, et ce n’est que tant mieux.
Qualifier les agents de sécurité qui étaient présents sur le meeting du PDP d’images de l’ancien régime n’est pas justifié. Partout dans le monde, nous voyons ces personnes dans les meetings politiques ou même dans des manifestations culturelles, et se focaliser sur eux dans un article comme celui de Madame Abid, ne peut que me conforter dans l’idée qu’on ne fait que chercher la petite bête.
La ‘’critique’’ ne s’arrête pas à ce ‘’phénomène’’ mais se prolonge sur le fait que le meeting soit bien organisé. Où est le mal, chère Madame, qu’il y ait des volontaires en tee-shirts blancs qui aident à l’organisation ou au bon déroulement de l’événement ? Où est également le mal, chère Madame qu’il y ait des enfants présents autour de la scène ? Pourquoi n’êtes-vous pas aussi indignée que vous ne sembliez l’être par la présence de volontaires sur des événements sportifs ou culturels ? Pourquoi ne relevez-vous pas, avec un ton satirique, la présence d’enfants à l’ouverture des matchs de la Coupe du Monde par exemple ?
Et puis, où est le mal si des sympathisants ou des adhérents du parti se mobilisent de différentes régions pour venir assister au meeting ? Où est le mal si des volontaires distribuent le journal de leur parti à l’assistance ?
Je passerai rapidement sur l’épisode des ‘’quatre voilées’’ car je trouve ignoble de discréditer une assemblée par son assistance. Et l’argument (oui, je pèse mes mots chère Madame) des filles voilées, est destiné à discréditer cet événement aux yeux d’un certain lectorat ‘’orienté’’ (vous savez autant que moi de qui/quoi je parle).
Chère Madame Abid, vous sembliez reprocher à ce meeting d’avoir été bien organisé. Pensez-vous que c’est là le travail d’un journaliste ? Pensez-vous que c’est là un exemple à donner à des citoyens dont le pays est en transition démocratique ? Pensez-vous que c’est en critiquant comme vous le faites ce genre d’événements que vous allez pousser vos concitoyens à s’enquérir des partis politiques, à s’informer de leurs programmes et à aller voter par la suite ?
Pour finir chère Madame, vous reprochez aux partis politiques de vous laisser une ‘’désagréable impression d’assister à la répétition d’une comédie politique’’. Je vous réponds que oui, nous sommes un pays qui ‘’répète’’ avant son avant-première. Nous avons besoin de travailler dur pour réussir notre transition démocratique, et que par conséquent, tous les moyens que nous mettons en œuvre ne vont qu’améliorer cette ‘’représentation’’.