Tu marcheras seul dans les
méandres de tes pensées
Ainsi soit-il ! Ce sont tes
volontés. Mais pas les dernières.
Tu ne sais pas que tu n’es point
maître de ton destin et tu ne te souviens même pas de l’avoir confié à une
tierce personne. Et je ne serai pas ta mémoire.
De tes mains tu as cru défaire tes
liens, ou du moins ce qu’il en reste. Et tes pas ne t’ont mené nulle part. Tu
as fini échoué sur des rivages qui ne sont pas tiens. Comme la première fois.
N’as-tu pas jadis demandé la
permission aux locataires de ces cieux s’ils voulaient de toi ? Et quand
ils t’ont repoussé, ne t’ai-tu pas demandé pourquoi ?
Tu dis toujours que ceux qui
posent des questions sont des imbéciles. Et tu ne réponds jamais aux imbéciles.
Ça les instruirait, disais-tu.
Ainsi soit-il ! Car quand tu
veux, tu ne vas pas jusqu’au bout.
Tu reviens toujours au point de
départ, comme une boucle qui n’a pas de fin.
Tu marcheras toujours,
infatigable, tel un personnage sorti tout droit d’un roman qui n’a pas encore
été écrit et qui attend de te retrouver entre ses pages.
Tu traceras ce que tu penseras
être des lignes dont tu auras au passage pris le soin d’effacer la genèse, tels
les premiers vers d’une poésie.
Tu seras fatigué parfois, excédé
souvent. Mais tu ne t’arrêteras pas pour autant. Car tu auras décidé de
poursuivre dans ces chemins. Même sinueux et rudes.
Et tu voudras continuer, pour
toujours reprendre au même point. Pour le plaisir du recommencement, tel un Sisyphe
qui ne sait plus s’arrêter.
Ainsi soit-il ! Ce sont tes
volontés. Mais pas les dernières.
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