Elle est toujours délicate, souvent difficile et parfois explosive. Elle a toujours souffert d’un contexte, dont elle est séparée soit par omission volontaire soit par simple oubli.
La conjoncture est souvent ‘’politique’’ mais nous lui concédons rarement sa dimension émotive. Nous voulons souvent l’exempter de tout ordre, de toute excuse et, fait plus marquant, nous la déracinons souvent.
Pourquoi ne la considérons-nous pas en tant que conjoncture ? Pourquoi s’acharnons-nous à lui faire dire ce qu’elle ne veut pas souvent dire ? On nous avait pourtant appris à placer les ‘’choses’’ dans leurs contextes. C’est même les premières leçons que nous avions eues à copier dans nos cahiers. Le contexte. Et Dieu seul sait ce que j’en ai bavé de ce contexte. Je ne voulais pas le prendre en compte. Il me ligotait, m’obligeait à me restreindre à une théorie pré-dictée, à un cas de figure, ou parfois-même à une simple figure de style. Je voulais me perdre moi. Je ne voulais pas de ligne conductrice. Je ne voulais pas d’un plan, et encore moins d’une structure. J’aimais bien la liberté que j’avais, de mener là où je le voulais mes mots, ma pensée. Peut-être par facilité. Peut-être parce que je ne savais pas faire autrement.
Au fil du temps, des années même, je me suis rendue compte que malgré la conjoncture je pouvais aller où bon me semble. Que ma conjoncture est mienne, et que par conséquent, c’est moi-même qui la posait. Et la difficulté s’est transformée en outil.