Les oiseaux de passage ne chantent pas. Ils grincent des dents et pleurent les beaux jours. Ils ne promettent pas et dessinent des montagnes illusoires, imaginaires. Leurs jours heureux se sont écoulés, eux aussi ont souffert. Ou le prétendent. Comment peut-on souffrir avec des ailes pareilles?!!!
Les oiseaux de passage sont sans couleurs, sans coeurs, sans cervelles. Les oiseaux de passage sont des vautours qui tournoient là où les hyènes les envoient. Là où les hyènes les rejoindront. Là où l'horreur les suivra, là où les autres vautours se délectent déjà des plumes des autres oiseaux.
Je déteste les oiseaux de passage, qui me font rêver en me faisant mal, qui me font crever en me déplumant et en me saignant, qui, en m'écartelant croient me tenir et me tiennent malgré moi.
Ces oiseaux de passage me répètent qu'ils ne sont pas cauchemars, qu'ils existent vraiment. Et m'anesthésient à chaque parole, à chaque souffle.
Mais ces oiseaux de passage me tuent à chaque mot, à chaque promesse et je ne peux rien contre eux.
Et attendre la nouvelle saison, c'est trop loin, et le saignement finira par me vider avant leur départ, avant leur absence, ...
Au printemps prochain, les oiseaux de passage ne chanteront plus. Ils seront sous d'autres cieux et moi, de nouveau seule!